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Auteur, Blogueur, Youtubeur et salarié (Jeanviet 1/2)

La voix du Side Hustle épisode 5

Notre invité du jour est un side hustler multi-récidiviste jamais à court d’idée ou de projets. Avant de discuter avec lui, j’étais curieux de savoir comment il s’organise pour lancer autant de projets, et j’étais loin de me douter que Jeanviet, qui nous a fait le plaisir d’accepter cette interview, gère tout ça à côté de son emploi à temps plein

C’est ce que Jeanviet nous explique en toute transparence et en détails. Et le contenu qu’il a partagé pendant cette interview était tellement riche que j’ai décidé d’en faire deux épisodes.  

En écoutant cette interview : 

  • vous découvrirez comment Jeanviet s’organise pour écrire des livres, maintenir un blog et développer une chaine youtube en parallèle d’un emploi à temps plein 
  • comment il a réussi à passer de l’auto-édition à l’édition traditionnelle et à signer chez un éditeur de renom 
  • et tous ses secrets d’organisation pour continuer à produire autant de contenu et garder un équilibre avec sa vie de famille et sa carrière professionnelle 

Une première partie d’interview 100 % conseils et astuces utiles si vous voulez lancer un blog, publier un livre en auto-édition comme en édition traditionnelle, lancer une chaine youtube ou tout autre projet de Side Hustle à côté d’un job à temps plein.

Venez nous dire ce que vous avez pensé de cet interview dans les commentaires, et n’oubliez pas de vous abonner au podcast pour être averti de la sortie des nouveaux épisodes.

Découvrez les blogs de Jeanviet, ses livres et d’autres éléments cités dans cet épisode :

Livres :

La chaîne You Tube de Jeanviet : https://www.youtube.com/user/jeanviet

Le premier blog de Jeanviet : http://jeanviet.info/

Le blog de son livre blogbuster : https://blogbuster.fr/

Auteur, blogueur, youtubeur – l’interview complète

Jeanviet : Le side hustle est un sujet qui me parle bien. Je ne sais pas comment on dit en France… « job complémentaire, complément de revenu » ? Je serai ravi d’échanger avec toi sur ce qui m’occupe en dehors de mon job salarié chez Orange, où je bosse la semaine. Ravi d’être avec toi aujourd’hui.

Dimitri : C’est un grand plaisir. C’était justement une des questions que je me posais. J’ai vu que tu fais pas mal de choses, dont on va parler tout à l’heure, et je me demandais si tu étais toujours salarié, en plus de tout ce que tu crées à côté ?

Jeanviet : Oui, toujours salarié. Je suis en contrat chez Orange depuis 2005, j’y suis chef de projet web. J’ai travaillé sur différents sites : le portail orange.fr, le site 118712.fr, mais aussi sur le moteur Orange. J’ai eu à chaque fois des fonctions en lien avec ce que je fais le weekend : comment tu fais connaître un service, l’acquisition d’audience, comment tu génères des revenus par rapport à ce service… On a la chance, chez Orange, d’avoir un grand portail web, qui a donc aussi son business model publicitaire. J’ai toujours gardé ce job, que finalement, j’aime bien. Ce que je fais à côté, les blogs, les vidéos, les livres, ça vient aussi enrichir mon travail. Ça me permet de sortir du cadre : dans une entreprise comme Orange, tu ne peux pas forcément communiquer sur certaines choses. Les deux sphères communiquent, la sphère pro et la sphère personnelle. Le moteur de tout ce que je fais, c’est la passion. Il n’y a pas de facteur temps, parce que ce sont 2 jobs qui me plaisent, et qui se marient bien entre eux.

Dimitri : Pour moi, c’est vraiment le vrai profil de side hustler. On parlait de job complémentaire, ça peut être aussi une voie pour tester des idées d’entrepreneuriat, afin de complètement devenir entrepreneur. Pour autant, tu n’es pas forcé de quitter ton job : tu peux aimer ton job, et créer d’autres choses à côté. C’est tout l’intérêt de ma démarche, et c’est ce que j’essaie de partager avec ce podcast. Comment fais-tu, d’un point de vue du temps, pour gérer les deux ? Tu parlais du weekend, comment tu t’organises ?

Jeanviet : La semaine, je me dédie à 100 % à mon travail. Je suis quand même dans une entreprise où on a pas mal de jours de congé. Dès que j’ai du temps libre, que ça soit le weekend ou les vacances, je vais un peu bosser sur mes projets personnels, donc j’essaye de m’organiser. Quand je me concentrais sur le blogging par exemple, j’essayais de faire un article ou un tutoriel de blog par semaine. Je suis plus orienté sur la vidéo depuis deux ou trois ans. J’ai gardé ce rythme où je publie une vidéo par semaine, avec un créneau fixe (tous les dimanches à 10 heures). En fait, je commence à réfléchir la semaine au sujet. Souvent, je prends des expériences qui viennent de ma vie quotidienne par rapport à une douleur, à un problème. La thématique de ma chaîne YouTube est la vulgarisation informatique. Ça peut être un problème que j’ai eu avec mon Smartphone, par rapport au fait que je n’ai plus d’espace de stockage : comment vais-je résoudre ce problème ? Je vais passer du temps pour moi, et je vais passer encore un peu plus de temps pour expliquer aux gens comment j’ai fait, parce que ce n’est pas toujours évident de rendre le truc simple. Je prends du temps sur mon temps personnel, mais je trouve ça bien, l’échange, quand je crée un programme. Bref, je m’organise. Le samedi, je vais tourner ma vidéo, je vais en faire le montage le samedi soir, et la publier le dimanche matin. Comme ça, je pourrai réagir s’il y a des commentaires, et ça me laisse tout le dimanche après-midi pour passer du temps avec ma famille. J’ai trouvé un équilibre de vie où les deux choses (mon job chez Orange, ma passion le weekend) ne viennent pas interférer avec ma vie de famille. Je pense avoir trouvé le truc. Je ne dis pas que c’est facile au départ de caler le bon rythme, mais maintenant, c’est bon. Grâce à ça, il se trouve que je gagne un petit peu d’argent, via la publicité. J’en gagnais avant sur les blogs, et j’ai toujours cette logique. Quand je produis du contenu, à côté de mon job, j’essaye de le rendre accessible sur différents formats : vidéo, parce que c’est un format qui est populaire aujourd’hui, article de blog, livre… Le livre, c’est sur un temps plus long. Sur une période de six mois, tu sais que tu vas devoir, chaque semaine, consacrer au moins 10 à 15 heures à l’écriture de ton ouvrage, si tu veux aller au bout de ton projet.

Dimitri : C’est super intéressant. En termes d’organisation, ça me donne pas mal d’idées : je pense que le fait que tu te fixes des créneaux t’oblige à produire et à ne pas procrastiner. Tu sais que de tel créneau à tel créneau, tu vas faire cette partie du contenu. Je t’ai connu par Nicolas Daudin, que j’ai Jeanviet dans ce podcast, et qui m’avait justement parlé de ton profil, où tu as été salarié, tout en réalisant d’autres projets. Je me suis rendu compte que je ne te connaissais ni comme You Tubeur ni comme bloggeur, mais finalement par Amazon. Tu as déjà parlé de pas mal de différents projets. Est-ce que tu peux nous présenter ton parcours ? Les différents projets que tu as eus, ou que tu as encore ? Que deviennent le blog et les livres, en plus de ta chaîne You Tube ?

Jeanviet : Au départ, j’ai fait un CV en ligne en 2006, sur ce qui est ensuite devenu mon blog : jeanviet.info. J’ai fait ce CV en ligne car j’étais en CDD chez Orange, donc je n’étais pas sûr de pouvoir rester. Je démarrais, j’avais 22 ou 24 ans, un truc comme ça. À l’époque, comme je travaillais sur le web, je me suis dit qu’il fallait que je m’exerce. Je monte donc un petit site internet, je me forme en autodidacte en HTML, CSS et PHP, puis sur WordPress. Au départ, je n’ai pas du tout en tête de créer un blog. Je le vois comme une forme de visibilité en ligne, c’est plus une vitrine pour mes entretiens, si jamais je ne reste pas chez Orange. J’ai donc installé WordPress, et développé le blog un peu par accident. J’ai tâtonné, car je ne savais pas trop ce que je voulais faire en termes de contenu. Je savais que ce serait sur l’informatique, et j’ai essayé de trouver le format qui allait fonctionner. Je faisais des petites brèves. Le blogging était assez populaire en 2006, mais mon blog ne décollait pas encore. À un moment donné, j’ai compris ce qui allait intéresser les gens : le format tutoriel, sur des besoins qui sont mal renseignés, mal détaillés, introuvables sur des sites établis. J’ai le souvenir, fin 2006, de deux tutos qui ont bien fonctionné, des tutos textes avec des images. J’avais un tuto qui expliquait comment regarder les séries ABC aux États-Unis, en changeant tout simplement son adresse IP pour une IP américaine ; et un autre qui était sur la conversion vidéo, avec un logiciel qui s’appelait « Super ». Beaucoup de gens téléchargeaient des vidéos et n’arrivaient pas à les lire. Je ne sais pas si VLC existait, en tous cas, c’était mal foutu. Les gens voulaient ensuite regarder ça sur leurs lecteurs DVD, donc j’avais fait un tuto là-dessus. Le truc a décollé quand les gens ont continué à poser des questions dans les commentaires : c’est là qu’est vraiment née la communauté, et que j’ai vu finalement le blog comme un outil qui pouvait fédérer une communauté en ligne. Je pouvais répondre à des questions sur ma thématique de prédilection, sortir un peu des sentiers battus. Cette interaction avec la communauté m’a vraiment plu, j’ai donc développé ce type de page, et optimisé le référencement naturel. J’ai eu une période un peu clé, toujours en lien avec mon activité professionnelle. Chez Orange, nous avions un portail internet très suivi, mais les gens arrivaient de façon naturelle, parce qu’ils étaient abonnés au fournisseur d’accès internet Orange (anciennement Wanadoo), et atterrissaient sur la page d’accueil. Il n’y avait donc pratiquement rien à faire. Mais on a vu émerger à ce moment-là Google, qui devenait un mastodonte. Il faut se rappeler qu’il y a peut-être 15 ou 20 ans, Wanadoo était devant Google en audience, en France. Nous étions assis sur notre rente : on a vu que les gens allaient de plus en plus sur Google, qu’il fallait finalement proposer son contenu sur Google. Dans ce cadre professionnel, nous avons eu une formation en 2007 de WebRankInfo, par Olivier Duffez : le vrai expert, la communauté en ligne qui fait référence sur le sujet. Pendant la formation, j’étais vraiment passionné de voir les petits tips qu’ils ont créés sur comment optimiser une balise title, qu’est-ce que font les gens comme recherche… C’est ce que j’avais fait un petit peu : comment drainer du trafic, mais sans trop me poser la question, juste avec du bon sens. Je partageais mes conseils, et j’ai vu comment je pouvais encore optimiser le truc. Mon job chez Orange était en lien avec les analytics : j’étais une sorte de chef de projet analytics, où je gérais les plans de taggage des services Orange. J’avais donc une vue sur toutes les statistiques, je voyais ce qui fonctionnait. En faisant ça, je me suis dit : « Si je veux développer mon blog, il faut à la fois que j’optimise le SEO, que je regarde les stats, et que je fasse du contenu qui plaise aux gens qui sont sur Google ». Grâce à la formation, j’ai pu mettre ça en pratique. Ensuite, je me suis dit : « j’ai de l’audience, testons la publicité ». J’ai mis de la pub AdSense, et ça a été assez progressif en termes de revenu. Je faisais tout ça par passion au départ. J’ai testé des trucs en me disant : « J’y passe pas mal de temps, essayons de voir si ça peut me rapporter un peu d’argent ». Mais à chaque fois, l’argent n’était pas l’optique de départ. Le point de départ, c’était de me former, de mettre en pratique des connaissances sur le web. Le blog est un bon format, je partage en même temps ma passion. Avec l’audience qui croît sur mon site, grâce au SEO, je teste AdSense, des bannières contextualisées, des bannières textes, visuelles, etc. Au départ, je gagnais, je ne sais pas, une cinquantaine ou une centaine d’euros par mois, et chaque mois, ça progressait d’un palier. Je crois qu’en septembre 2008 (donc ça fait loin : plus de 11 ans), je devais être à quelque chose comme à peu près 900 € par mois, et à chaque fois ça gravissait un palier : 1200 le mois suivant, etc. En voyant les revenus, j’ai un peu peur. Je me dis : « Tiens, je gagne de l’argent, et si jamais l’impôt me chope ? ». À ce moment-là, je crée une micro-entreprise, encore une fois par accident. Mon histoire, c’est un peu ça : je tâtonne sur des trucs, et les choses arrivent sans que je les provoque. Je pense que c’est un bon conseil : quand on fait un projet de web entrepreneurial, il faut le faire par passion, et non pas aller chercher des revenus. Les choses arrivent naturellement. Comme on est passionné, on arrive à fédérer une communauté, un public, et après, on tente des trucs pour monétiser. On ne sait pas si ça va marcher ; moi, en l’occurrence, ça a marché. J’ai donc créé la micro-entreprise, l’audience et la monétisation se sont bien développées. De 2009 à 2011, je gagnais 50 000 € de revenu AdSense par an, sans forcément le chercher. À l’époque, je me disais juste « touche tes revenus ». Je sais qu’il y avait des classements de blogs, les gens se mettaient en avant, etc. Chez moi, l’audience venait parce qu’ils avaient un problème, je répondais à la question, et la pub, qui était contextuelle, matchait bien avec les requêtes. Si je faisais un tuto sur un logiciel de conversion vidéo, tu avais le logiciel de conversion vidéo payant à côté, qui se positionnait dans la publicité. J’avais bien mis en place la pub très haut ; la recherche précédente était « comment convertir une vidéo sur Google », donc c’était…

Dimitri : Il y a une logique, oui.

Jeanviet : C’est le jackpot, les blogs marchent très bien. Et à un moment donné, tout est arrivé en même temps, pour détruire tout ce que j’avais mis en place. Voilà un truc à apprendre : il ne faut jamais lâcher son boulot à la va-vite. Heureusement que je suis toujours resté salarié chez Orange. Quand tu gagnes à peu près 4000 € de revenu par mois (même si c’est du brut, et qu’il faut payer les cotisations sociales qui sont de l’ordre de 25 %), le salaire était plus intéressant que celui que j’avais chez Orange. Donc tu te poses la question, tu te dis : « Est-ce que je n’ai pas intérêt à y aller à 100 % ? ». J’ai réfléchi : ce que je faisais chez Orange, être en interaction avec les gens, me plaisait. Je n’avais pas la solitude de l’entrepreneur qui est tout seul sur ses projets, je n’avais pas trop envie de lâcher mon métier. Est-ce que l’histoire m’a donné raison ou pas, je n’en sais rien. Peut-être qu’on pourrait se dire aujourd’hui : « Si tu t’étais mis à fond sur ton sujet, tu aurais pu développer un peu plus », de mon côté, je me dis que ça m’a donné raison. Bref, en 2011 commence à sortir le filtre Panda. Je ne sais pas si ton auditoire a connu ça…

Dimitri : On a parlé de SEO, de référencement naturel pour ceux qui ne connaissent pas. On est en plein dans les différents algorithmes de Google. Panda a été un des algorithmes qui ont beaucoup bouleversé les techniques en place.

Jeanviet : Voilà. L’audience de mon blog a été divisée par deux, comme plein de blogs high tech. Ceux qui ont le plus souffert, ce sont les comparateurs de prix, qui ont carrément perdu plus de 80 % de leur trafic. La leçon à en tirer, à l’époque, c’était de se dire : « Il ne faut jamais confier 100 % de son trafic à Google ». Mais je continuais à toucher des revenus conséquents. Je n’étais plus à 4 000 € par mois, mais à 2 000. Je me suis dit : « heureusement que j’ai mon job à côté ». J’ai eu en même temps un contrôle fiscal, fin 2012. Je reçois une lettre : « Avis de vérification de comptabilité : on va faire un contrôle sur vos trois dernières années ». Je regarde : 2009, 2010, 2011, c’est là où j’ai gagné le plus d’argent. Merde, pourquoi c’est arrivé maintenant, ce truc ? En fait, j’avais fait l’erreur de continuer à déclarer en micro-entreprise, mon statut de départ, et j’avais dépassé le seuil.

Dimitri : Qui est plus important maintenant.

Jeanviet : Il est à 70 000 € par an maintenant, ça fout la rage quand même. J’aurais dû me mettre au régime général, avec des cotisations un peu plus fortes à payer. Je n’ai pas fait ce qu’il fallait, j’ai donc été redressé. Ils ont même dit qu’au niveau de ma déclaration, du fait d’une loi votée en 2010, j’aurais dû déclarer les revenus aux douanes, parce qu’ils provenaient de Google Irlande. Même si je l’ai un peu mauvaise quand même, ça m’a remis un d’équerre : je le savais, il faut faire gaffe. Ça a quand même été un choc douloureux : j’ai dû rembourser plus de 17 000 € (que j’avais, heureusement), qu’il faut sortir d’un coup, parce que si tu ne les sors pas d’un coup, tu payes des pénalités.

Dimitri : D’accord…

Jeanviet : Ça a été le point déclencheur. C’est à moment-là que j’ai voulu diversifier avec You Tube et les livres. Je me suis dit : « Si on trouvait des choses qui, à côté de mon job, me permettent de diversifier un peu les choses, pour mieux prendre les chocs ». Le premier livre, BlogBuster, racontait cette histoire, cette aventure. Je l’ai publié en autoédition. Il racontait sans filtre mon aventure, de succès en échecs, avec la création d’un blog optimisé SEO, puis les revenus AdSense. C’est relatif quand je dis échec, parce que le blog me permet encore de gagner un peu d’argent, à peu près 400 € par mois, sur la base d’articles que j’ai écrit dans le passé. C’est sûr que si tu compares ça à la belle époque où je gagnais beaucoup plus… Quand j’ai publié le livre, la première problématique était « comment tu fais parler de ton livre » ? Bien sûr, tu peux en parler sur ton blog. J’ai donc créé un blog dédié, où j’ai abordé les thématiques du livre sous forme d’articles. J’ai par exemple un article qui a très bien marché sur BlogBuster.fr (le support du livre), où j’ai raconté un peu les coulisses de mon autre blog, qui est janviet.info, où j’ai fait toute mon audience et mes revenus. J’ai écrit un article « Comment déclarer ses revenus Google AdSense » : puisque j’avais eu la douleur avec les impôts, j’avais toutes les infos, et je pouvais avoir un ton vrai en disant « je me suis fait contrôler ». Les gens aiment bien quand tu es dans l’authenticité. Tu as plein de gens qui touchent des revenus AdSense et ne s’imaginent pas qu’il y a une création d’entreprise à faire, qu’il y a des revenus à déclarer aux douanes. Il y a eu dans les 400 partages, il a été relayé par des gros comptes d’influence sur Twitter, il est très bien positionné au SEO. Cet article a permis aussi de générer des ventes sur mon livre BlogBuster. Les gens arrivent sur l’article, j’y développe pas mal de choses, mais je leur dis : « Si vous voulez encore aller un cran plus loin, achetez le livre ». J’ai donc vu que les articles de blog étaient sympas pour faire de la conversion vers mes livres. Plus tard, en m’intéressant à l’autoédition et à l’édition en général, j’ai vu que les gens qui cartonnaient, en termes de vente de livres, montaient à plus de 10 000 exemplaires vendus. Avec BlogBuster (le livre), j’en étais à l’époque à 2 000, en autoédition.

Dimitri : Ce qui est déjà énorme !

Jeanviet : Quand j’ai sorti mon livre, c’était en 2014 ou 2015. La grosse communauté ne se faisait plus tellement sur les blogs, mais plutôt sur You Tube : c’était les fameux You Tubeurs. C’est là que je me suis dit : « ce que j’ai fait en blog, il faudra peut-être que je le fasse en vidéo ». Je ne fais pas les bonnes choses quand je publie mes vidéos sur You Tube : c’est de la capture d’écran, on ne me voit pas, il n’y a pas le côté humain, etc. Il faudrait peut-être que je pense à créer cette communauté, mais ça prend du temps. Peut-être qu’un jour, quand j’aurai une base d’abonnés suffisamment solide, je pourrai de temps en temps parler d’un de mes livres, mais ce n’était pas la finalité. Si je me dis « Prenons du temps », car il en faut pour créer une communauté, je dois le faire différemment. C’est donc comme ça que j’en suis arrivé à m’intéresser à You Tube. J’ai vu certains gros You Tubeurs qui faisaient plus de 100 000 exemplaires. Ils n’avaient pas de relais dans les médias avec leurs chaînes You Tube, mais ils avaient une base de plus d’un million d’abonnés. J’ai voulu faire pareil, c’est pour ça que je me suis mis à You Tube. Je ne sais pas si ça répond à ta question ?

Dimitri : Si, c’est super intéressant. C’était l’une des questions que je me posais : pourquoi tu t’étais lancé sur You Tube, ça y répond. Il y a pas mal de choses qui m’interpellent dans ce que tu viens de dire. Il y a vraiment un côté qui me plaît, quand tu dis « j’ai pris le temps, heureusement que j’avais gardé mon travail », malgré toutes ces expériences et ce vécu. J’ai vraiment l’impression que ça donne la liberté de pouvoir t’investir, de te relancer sur You Tube depuis 2015. Quand tu te relances là-dedans, tu sais qu’il y a du travail de fond, que créer une communauté ne va pas arriver en claquant des doigts. Est-ce que c’est possible de faire ça quand tu n’as rien d’autre à côté ? C’est compliqué, je pense.

Jeanviet : Oui, je le pense aussi. Au-delà de ça, il y a une espèce d’équilibre à avoir, et qui me plaît bien dans ma configuration. En gros, j’ai trois zones d’équilibre. J’ai mon travail chez Orange, j’ai mes activités à côté. Elles se concentrent beaucoup sur la vidéo en ce moment, mais parfois, c’est sur l’écriture des livres (j’ai publié deux livres chez Eyrolles, sur le sujet de la vidéo justement). Quand je suis focus sur un livre, ça me prend beaucoup de temps. Ensuite, j’ai ma vie de famille. Je suis content d’avoir ces trois équilibres-là. L’assise financière, c’est mon job chez Orange. Je sais qu’avec ça, j’ai des revenus qui tombent tous les mois, donc je ne me fais pas de souci. Je ne suis pas « déformé » par rapport à ma façon de raisonner : je ne ferai jamais des choses en ligne qui vont à l’encontre de mon éthique pour absolument générer de l’argent, je n’irai pas vendre une formation hors de prix à plus de 2 000 €. Je serai toujours dans la notion de partage, et j’essaierai de trouver des mécanismes d’échelle, où ce n’est pas trop douloureux de tirer un revenu. Je commencerai par la publicité et par des livres, et je me demanderai toujours : « Comment je fais pour rendre le truc accessible, pour le vendre pas cher », etc. Grâce à ça, je ne suis pas déformé, je suis assez équilibré. Dans mon job, jusqu’à présent ça va, mais de temps en temps, il y a des petits coups de mou. Je suis donc bien content d’avoir mon expérience à côté, où j’ai un peu plus de liberté sur les blogs, sur You Tube, où je peux plus me lâcher. S’il y a donc un petit peu de mou dans la sphère pro (ça peut arriver), je sais qu’à côté, ça va. En même temps, si mon blog ou ma chaîne You Tube ont un petit coup de mou, ce qui peut arriver également, je suis bien content d’avoir mon job à côté. Et quand les deux ne vont pas, j’ai ma petite vie de famille.

Dimitri : Et quand les trois vont bien ? Ça peut arriver aussi, je suppose.

Jeanviet : Quand les trois vont bien, c’est de l’organisation. J’essaie de concilier les trois choses en même temps. Je prends un exemple concret : ce matin, on échange. Tout à l’heure, je vais manger avec un collègue, qui est un journaliste web, Rémy Bigot. J’ai choisi le lieu exprès, à Vincennes, comme on est un jour férié, pour qu’après je puisse passer un peu de temps avec ma petite famille. Qu’on puisse se promener, faire un peu de bateau, un peu de barque là-bas… Tout ce que je fais, il faut que ça soit agréable pour moi, que ça soit agréable pour mes proches, j’essaye de concilier les deux ou trois choses en même temps.

Dimitri : Oui, tu optimises. Ça me fait penser à ce que tu disais sur les tutos que tu fais. Tu fais des tutos sur des sujets qui t’interpellent ou qui t’intéressent, parce que tu as besoin de résoudre un problème. Derrière, tu passes un petit peu de temps, mais tu ne crées pas du contenu de A à Z, tu le crées par rapport à quelque chose que tu as solutionné pour toi, par rapport à tes intérêts.

Jeanviet : Exactement. Et ça fait tout de suite moins fake, plus authentique. Tu sais que ça va marcher, parce que toi-même, tu as vu la douleur, à un moment donné où tu ne trouvais pas les choses. Tu sais qu’il va y avoir une discussion qui va en naître : puisque toi, tu t’es posé les questions, ça va intéresser une communauté.

Dimitri : En plus de ça, tu ne doubles pas le temps, tu rajoutes une notion de partage à du temps que tu passes pour toi en fait.

Jeanviet : Oui. Ce qu’on peut peut-être ajouter, c’est que je ne regarde pas la télé, je ne regarde pas les séries, l’optimisation est là aussi. Je considère que ma passion, c’est passer du temps à faire mes vidéos, à écrire des livres, ça prend beaucoup de temps. Je suis content d’être dans ce mode-là de créativité, de productivité, de production de contenu. Mais c’est vrai que quand je fais ça, forcément, je ne peux pas passer du temps à regarder des séries. Je sais qu’il y a des gens qui font ça le week-end, qui passent du temps à regarder des séries, qui sortent avec les amis, etc. Moi, je sors plutôt avec ma famille. Ce sont des choix, mais je ne le vis pas de façon douloureuse, parce que j’ai toujours fait ça depuis la fin de mes études. Je n’ai jamais perçu ça comme « ça fait chier, je ne peux pas passer du temps en soirée avec mes potes », parce que ce n’est pas mon truc. Je ne suis pas câblé comme ça.

Dimitri : Tu parlais de passion, pour fournir tout ce contenu. Tu nous as parlé un peu de ton organisation, de ton rythme tous les weekends, mais comment fournir autant de contenus, mener tous ces projets-là ? Qu’est-ce qui fait que tous les weekends, Jeanviet, tu vas produire quelque chose de nouveau, tu ne vas pas avoir un weekend de mou ? Qu’est-ce qui te motive ? C’est quoi ton moteur au quotidien pour réussir à faire tout ça ?

Jeanviet : À un moment donné, quand j’avais le blog et qu’il y avait des gros revenus, le rapport de force s’était inversé. Je perdais un peu le côté passion : comme il y avait vraiment des gros revenus en jeu, je me disais : « Qu’est-ce que je peux faire pour maintenir ce bon niveau d’audience et ces revenus ? ». Aujourd’hui, je suis reparti à zéro avec la chaîne You Tube. J’ai maintenant 25 000 abonnés, mais ce n’est pas non plus quelque chose de délirant par rapport à ceux qui sont installés, et qui peuvent bien en vivre. Je me suis fixé cette contrainte de publier une vidéo par semaine : qu’est-ce que ça implique ? Ça implique de tourner la vidéo, de prendre deux ou trois heures pour réfléchir à mon sujet, une heure de rédaction, puis quatre heures de montage (pour un bon montage). Je me suis dit qu’en le faisant, c’était une sorte de courbe d’expérience. Quand j’ai commencé, c’était un peu pourri, le son n’était pas bon, etc. J’ai eu des feedbacks d’internautes : c’était aussi un peu surjoué. Je m’en suis rendu compte, grâce à des gens qui m’ont fait la remarque : « Je te connais, qu’est-ce qui t’arrive, sois toi-même, arrête… ». J’ai voulu ne pas lâcher le fait que ça devienne une habitude, que tu fais toutes les semaines. Ça devient de l’expérience, ça t’apprend. En même temps, après, tu optimises ton temps, car comme tu as l’habitude, ça devient beaucoup plus efficace. Ce sont toujours les mêmes routines. J’ai donc toujours mis un point d’honneur à garder cette habitude, même quand je pars en vacances. Je fais différemment, j’adapte. Par exemple, j’étais en vacances pendant une semaine, la semaine dernière, dans le Sud. Qu’est-ce que j’ai fait ? Je n’avais pas tout mon matos lourd, mais j’avais quand même pris un petit stabilisateur. Je me suis dit : « On va aller marcher sur la plage et présenter des chaînes qui t’aident à progresser sur You Tube. Ça pourrait servir aux gens ». Ensuite, je faisais mon footing : je me suis demandé ce que je pourrais faire durant ce temps de footing. J’essaie toujours de lier mon activité du moment avec un contenu. On pourrait chercher quelque chose à écouter : pourquoi pas des podcasts, quand tu fais ton footing ? Je pense que c’est comme ça que j’y arrive en termes d’organisation. J’ai des déplacements professionnels également, je suis amené à prendre l’avion en ce moment, toutes les deux semaines, donc je passe pas mal de temps dans les transports. On parlait, avant d’enregistrer le podcast, du fait qu’il va être retranscrit. Pour le livre, j’avais fait des interviews, comme toi, et je retranscrivais justement sur les temps morts et les temps longs. C’est un peu chronophage, ce n’est pas super intellectuel de faire la retranscription, donc je profitais de ces temps morts. Je pense que j’arrive à le faire sans que ça me peine. Je me suis imposé le rythme pour que ça devienne une sorte de compétence, que je sois plus efficace. En plus, sur You Tube, c’est vachement important d’avoir ce rythme, parce qu’en gros, ta communauté attend que tu publies quelque chose de façon régulière. Il faut trouver le bon curseur pour ne pas être dans le burn out. Tu as des You Tubeurs qui en vivent et font une vidéo tous les deux jours, ou tous les jours. Je ne pourrais pas, c’est démesuré. Toutes les semaines, ça me paraît pas mal, parce que tu ne lâches pas le truc. Je pourrais encore optimiser en essayant d’en tourner deux en même temps la semaine, pour me relâcher la semaine suivante. Je n’ai pas encore fait ça. Je suis vraiment en mode production à chaque fois. Ce n’est pas fatigant, parce que ça me plaît. Mais c’est vrai qu’avec ce rythme imposé, parfois, tu te dis : « Il faut que la vidéo soit publiée dimanche, donc si je n’ai pas bien bossé, je vais devoir me coucher un peu plus tard le samedi ».

Dimitri : Ok. Je me dis que ta communauté joue aussi un rôle important dans ta motivation, si tu es attendu. Comment fais-tu au début, lorsque tu es moins attendu, qu’il n’y a pas encore cette communauté-là ? Est-ce que c’était plus dur ? Comment tu t’imposais un rythme, alors qu’il n’y avait pas encore autant de monde en attente ?

Jeanviet : J’y arrivais avec une autre motivation. J’avais un projet à côté : écrire un livre sur You Tube, You Tubeur. Quand j’avais fait BlogBuster, j’écrivais des articles. Ça aussi c’est pas mal, parce que quand tu écris un livre, tu n’as pas de feedbacks. Dans le cas de BlogBuster, il fallait que je teste des trucs sur les blogs, donc je faisais des articles de blog, et j’avais des petits feedbacks, qui me permettaient en même temps d’exposer mon travail. You Tube, c’est exposer ton travail, et en même temps apprendre. Je pense que c’est une autre motivation. Quand je redémarrais You Tube en mode « You Tubeur », il y avait le livre en tête, que je faisais à côté. Je me disais qu’il fallait que j’expérimente les choses. La motivation était le livre, à la fin. J’avais réussi à négocier d’être publié chez Eyrolles, un grand éditeur. Il fallait donc en même temps que j’apprenne. La motivation était là : à chaque fois que je publiais une vidéo, j’essayais de m’améliorer, et je me disais : « Ce que je fais là sert également pour la rédaction de mon livre ».

Dimitri : D’accord.

Jeanviet : La communauté n’était pas forte, mais j’avais en tête que si, sept mois après, il y avait le livre, tout ce que j’étais en train de faire avait un sens. En même temps, j’apprenais des tas de trucs par mes erreurs, comme par des choses que je faisais bien. La motivation était de progresser sur la courbe d’expérience, d’avoir cette régularité, et de suivre une semaine sur l’autre les analytics. Je regarde beaucoup les analytics, que ça soit sur You Tube ou sur les blogs. Voir un petit peu ce qui fait levier, ou pas, est toujours enrichissant. Tu n’as pas une grosse communauté au départ, mais tu as ton projet à la fin, et tu as l’apprentissage. Je pense donc que la bonne motivation, quand tu n’as pas de communauté, c’est de te dire : « Ce que je suis en train de faire, quoi qu’il arrive, me permet d’apprendre ». Car l’apprentissage passe par la pratique, il ne passe pas en lisant des tas de bouquins. Tu peux lire des bouquins, mais si tu ne mets pas en pratique à côté, ça ne va jamais entrer.

Dimitri : Oui, ça c’est clair. C’est un des points qui revient souvent dans les interviews que je fais : le passage à l’action. Il y a vraiment beaucoup de choses qui m’intéressent dans tes propos. Le fait de te dire : « J’ai quand même un bouquin à faire à la fin », forcément, ça t’engage. Le livre va te permettre aussi d’apprendre et de faire tes expériences, tout ça est lié. Je suppose que ça fait un genre de mayonnaise dans ta motivation. C’est intéressant de voir que finalement, il n’y a pas que You Tube, il n’y a pas que le livre, il n’y a pas que la communauté : c’est vraiment un ensemble de choses, qui s’autoalimentent les unes les autres, et qui optimisent encore ton activité.

Jeanviet : Le livre, pour prendre une image, c’est un peu la cathédrale. Il vaut mieux se dire : « Je suis en train de construire une cathédrale » que « je suis en train de tailler une pierre », ou quelque chose ça. Si tu rapproches l’ensemble, tu auras beaucoup plus de motivation à bâtir l’édifice.

Dimitri : Tu disais que pour toi, le livre était un projet sur un temps long.

Jeanviet : Oui.

Dimitri : Comment ça se passe ? Pendant ce temps long où tu dois écrire, tu dois quand même faire les vidéos : comment gères-tu l’écriture ? Tu écris tous les jours, et tu fais tes vidéos le weekend. Comment ça s’est passé ? Parce que, on va en parler, tu as écrit quand même trois ou quatre livres ?

Jeanviet : Oui, quatre.

Dimitri : Comment gères-tu l’écriture, comment t’est venu ce goût ? Et comment inscris-tu ce temps long dans le reste de tes activités ?

Jeanviet : Ça fait des semaines plus chargées, je le vois maintenant. C’est un sacrifice sur ma vie perso, au niveau de ma famille. Actuellement, je n’ai plus d’écriture de livre, je n’ai pas de projet, donc je suis content, je suis libéré. Il y a un peu de promos à faire, mais c’est plus agréable, c’est moins de boulot. On va dire que je mets le focus sur le livre. Comme je le disais, je pense qu’il faut 15 heures par semaine pour avancer sur l’écriture d’un livre. Ça se fait en cinq ou six mois. C’est vraiment beaucoup de travail : je ne compte pas mes heures, je ne fais pas d’arrêt, je vais y bosser samedi et dimanche. Comme j’ai quand même l’idée de garder mes vidéos à côté, ce que je fais, c’est que j’essaie d’avancer par petits bouts le soir, pour avoir quelque chose. Je vais garder malgré tout un petit temps le samedi soir pour faire le montage, mais je vais essayer de tourner des trucs, des idées la semaine. En ce moment, quand je rentre du boulot, je ne m’investis pas trop. Je me repose, je lis des histoires à mes enfants. Je m’occupe bien de la vie de famille quand je suis en mode écriture de livre. Je mets un peu de côté ce truc-là, pour pouvoir avancer sur les deux en parallèle. Mais c’est important de garder l’animation de la chaîne You Tube, parce que demain, c’est ce qui va me permettre, quand le livre va sortir, de faire l’annonce. Si tu fais l’erreur de dire : « Je mets de côté ma communauté, parce que j’écris un livre », quand tu reviens, les gars ne t’attendent plus. C’est un peu douloureux, donc il faut faire un compromis. J’avance aussi sur les vacances. Si j’ai pris un peu de retard, je me fais un planning, où je dis : « Voilà, il faut que j’avance au moins 15 heures ». Parfois, je n’ai pas le temps : comme j’ai voulu faire une vidéo un peu plus travaillée, j’ai mis un peu de côté le livre cette semaine-là. Je sais que quand je pars en vacances avec ma famille, je vais consacrer toute ma matinée à avancer sur le livre, environ quatre ou cinq heures par jour pendant une semaine de vacances.

Dimitri : D’accord…

Jeanviet : C’est un sacrifice sur ton temps perso, sur ta vie de famille – en tous cas, pour moi. Ça ne dure pas longtemps, quatre ou cinq mois, mais c’est un peu intensif, et quand le projet sort, il faut le mettre en avant, il faut le promouvoir. Si tu mets de côté ce que tu fais en ligne et que les gens ne te suivent plus, c’est fatal pour la promo d’un livre, qui est super importante. En général, aujourd’hui, les maisons d’édition choisissent des auteurs qui ont déjà des communautés. Si tu perds ta communauté, alors là, c’est double douleur. Tu auras passé du temps à écrire le livre, et il ne va même pas se vendre.

Dimitri : Ok. Et à un moment donné, tu dois forcément faire les deux en même temps, parce que tu ne peux pas te dire : « Je vais écrire un livre » si tu y passes 15 minutes tous les matins.

Jeanviet : Pour reprendre l’idée de faire les choses en parallèle, souvent, je vais quand même produire une vidéo qui sera en lien avec ce que je suis en train d’écrire dans le livre. C’était le cas pour YouTubeur, c’était le cas pour mes articles de blog, et pour mon livre sur le marketing vidéo. Par exemple, je m’intéressais à comment promouvoir mes vidéos sur les réseaux sociaux : sur ma chaîne You Tube, j’ai parlé de la manière de publier une vidéo sur Instagram, faire un format carré, etc. C’étaient des choses que je faisais également. Encore une fois, j’optimise au niveau de l’organisation. Je ne fais pas deux choses diamétralement opposées. J’impose un peu le sujet à ma communauté : « Tiens, j’écris ce type de livre, on va parler un petit peu de ce sujet-là ». Ce n’est pas con de le faire, pourquoi ? Parce que je leur file du gratuit, et quand le livre va sortir, et bien, je les aurais un peu préparés.

Dimitri : Je pense qu’en plus, le fait que tu aies des sujets qui soient cohérents entre les différents médias, ça doit aussi parler à certaines personnes qui te suivent partout, qui lisent tes livres sur Amazon, qui vont encore voir ton blog, qui te suivent sur You Tube…

Jeanviet : J’ai un peu mis en stand-by le blog quand même, parce que je n’ai pas autant de résultats que j’avais par le passé, donc j’ai fait un choix. Je considère que mes vidéos You Tube sont plus facilement référencées sur la plateforme You Tube et sur Google, et qu’il faut aussi optimiser ton temps. Quand tu sens à un moment donné qu’un truc ne marche moins bien, je suis en monde restez fort, sur mon blog. De temps en temps, j’en publie, et souvent, je le fais à partir d’une vidéo You Tube : je vais prendre le transcript, ça ne me demande pas trop d’efforts. Je le fais quand je me dis : « Je peux peut-être agréger deux ou trois vidéos ensemble ». C’est du recyclage de contenu : ça fait un sujet avec un titre un peu différent par rapport à la vidéo, c’est intéressant à faire.

Dimitri : D’accord. C’est vrai que c’est dommage pour le blog, je me demandais si tu ne pouvais pas continuer à le booster ? Mais je me posais aussi la question : comment tu arrives à gérer tout ça, et as-tu une équipe derrière ? Si non, je me disais que tu pourrais peut-être monter une équipe ? Je sais que c’est ton blog, mais pour développer peut-être plus que des retranscripts, ne crois-tu pas que le blog vaille encore le coup ?

Jeanviet : Aujourd’hui ?

Dimitri : Oui.

Jeanviet : Non. Par le passé, oui, c’était vachement rentable, parce qu’avant le filtre Panda, comme je te disais, c’était super simple de se positionner sur Google. On était au même niveau que des sites de média en ligne ou sur ma thématique, genre « Comment ça marche », « Journal du net », etc. Je publiais un contenu, j’arrivais au même niveau qu’eux. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Dans les algorithmes Google, il y a quand même une espèce de notion de marque : est-ce que ta marque est recherchée ? Google ne va pas te filer du trafic gratos, pour que tu le monétises avec AdSense. C’est devenu plus compliqué. Ce que j’arrivais à faire dans le blog, j’arrive à le faire aujourd’hui sur You Tube, parce qu’aujourd’hui les marques, justement, les purs players, ne sont pas bons sur leurs communications vidéo, n’ont pas ce ton authentique. Le blog, j’ai pu voir quand ça marchait, et quand ça marchait moins bien. Aujourd’hui, ça marche un petit peu, donc ça ne sert à rien d’investir trop de temps. En revanche, je vois bien que You Tube décolle, donc je m’y investis. J’ai reporté l’effort là où ça me semble être le plus rentable. Je ne suis pas encore dans les niveaux de revenu que je faisais par le passé, mais j’ai quand même cette notion de communauté que je n’avais pas sur le blog, ce rendez-vous qui me permet de vendre des bouquins. En termes de revenu AdSense, je suis avec You Tube à un peu plus de 400 €, donc ça a légèrement dépassé ce que je fais maintenant avec les blogs. Je me dis donc qu’aujourd’hui, il vaut mieux mettre l’effort là. C’est le format de l’avenir : quand tu réfléchis bien, les gens ont des Smartphones, ils ont des applis installées, alors si ce n’est pas Facebook ou Instagram, c’est You Tube. Ce sont ces trois applis phares qui vont être consultées. Il y aura de moins en moins de browsing, de recherches. En tout cas, moi, je l’ai vu très nettement. Ce que tu fais là par exemple, c’est une bonne démarche. Le podcast, c’est ancien, mais c’est en train de décoller. Il y a toujours une notion de premier arrivant : j’ai été le pionnier sur la plateforme à un moment donné, j’ai réussi à m’inscrire avec les autres, et il y a une prime au premier entrant dans les nouveaux formats. C’est ce qu’on voit aujourd’hui : les You Tubeurs qui explosent sont là depuis cinq ans. Le podcast est en train d’émerger, un peu en mode podcast d’entrepreneur aux US, qui cartonnent : peut-être que dans deux ans, comme tu seras dans les premiers entrants, ça va cartonner.

Cet article a 5 commentaires

  1. Merci Dimitri pour l’invitation à ton podcast. J’espère que cet épisode donnera envie à certains de démarrer un side hustle autour de la création de contenus en ligne.

    1. Dimitri

      Merci Jeanviet pour l’inspiration et la motivation que tu as partagés !

  2. Sév

    Bravo pour ton parcours Jeanviet ! Très inspirant et motivant. J’ai pris grand plaisir à découvrir ton évolution au sein de tes différents side hustle et processus de création 🙂

    Félicitations toutes particulières pour tes livres, dont je peux constater une belle présence sur Amazon, même si je ne les ais pas lus ! Je vais peut-être me laisser tenter, puisque tu es recommandé par Nicolas Daudin, aka le meilleur d’entre nous :p (Je plaisante, mais une recommandation de sa part n’est pas anodine pour moi).

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